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Publications
Institutions et Croissance Economique Dans les Pays Arabes et du Moyen-Orient
Georges Harb
02.02.2015

* Introduction

Les taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) relativement élevés enregistrés au cours de la période allant de 2000 jusqu’à 2010 par les pays arabes et du Moyen-Orient (AMO) ne se sont pas traduits par un niveau de vie considérablement plus élevé. En effet , il existe un écart important entre la croissance du PIB de la région (avec une moyenne d’environ 4,8 pour cent durant les années 2000) et la croissance du PIB par tête (avec une moyenne d’environ 2,5 pour cent durant la même période) . A part l’Afrique subsaharienne , cet écart est considéré comme le plus élevé au monde.

Le poids médiocre du secteur privé dans les pays MAO , ainsi que son incapacité à créer un plus grand nombre d’emploi et d’une meilleure qualité ont été désignés parmi les principaux facteurs menant à une faible croissance du PIB par tête dans la région . Alors que cela peut être expliqué par plusieurs facteurs spécifiques au marché du travail , les caractéristiques liées aux conditions de la gouvernance dans la région AMO ont récemment été pointées du doight comme principaux facteurs explicatifs de la faible performance du secteur privé .

Dans une large mesure , la région est en effet caracterisée par une corruption généralisée , une mauvaise gouvernance et un clientélisme répandu . Cela a induit une augmentation des coûts de transaction , ce qui a pesé sur les entreprises et a négativement affecté leurs décisions d’investissement et de production durant les deux dernières décennies. Sur le plan social , cela a alimenté le taux de chômage déjà élevé dans la région , notamment parmi les jeunes éduqués . Examiner l’impact qu’a eu dernièrement l’environnement institutionnel sur la croissance dans la région AMO est donc opportun , surtout après les récents soulèvements populaires revendiquant une plus grande liberté politique et économique dans de nombreux pays de la région.

En survolant les études empiriques sur la croissance dans la Région AMO , aucun consensus concernant l’impact des conditions de la gouvernance sur la performance économique n’émerge.La plupart de ces études ont été menées en utilisant une analyse économétrique en coupe transversale , avec seulement quelques récents articles qui ont appliqué l’analyse en données de panel . Alors que certaines études en coupe transversale ont négligé l’endogénéité de plusieurs variables explicatives , notamment les variables institutionnelles , d’autres ont utilisé des instruments plus ou moins appropriés.

Les études effectuées en données de panel ont , quant à elles , utilisé des échantillons avec un nombre relativement restreint de pays tout en négligeant de tenir compte des chocs universels affectant la totalité des pays étudiés.

En utilisant un échantillon de 99 pays , dont 17 de la région AMO , avec l’aide de données récentes couvrant la période qui s’etend de 1995 jusqu’en 2013 , le présent document propose une stratégie d’estimation englobant une analyse économétrique en coupe transversale et en données de panel . L’analyse en coupe transversale fait appel un ensemble d’instruments valides , notamment pour les variables institutionnelles , et permet de tenir compte de l’hétérogénéité entre les différentes régions d’où sont sélectionnés les pays de l’échantillon . L’analyse en données de panel permet de tenir compte des différences non-observées entre les differents pays étudiés ainsi que des chocs communs ayant un impact sur ces derniers , et emploie la méthode généralisée des moments (GMM).

Nos résultats montrent que l’impact de la qualité institutionnelle sur la croissance semble dépendre du niveau de développement des pays en question , suggérant l’éxistence d'<<effets de seui>> . Pour ce qui est des pays AMO , les résultats montrent un impact positif de la qualité des institutions sur leur croissance , sans pour autant être statistiquement significatif .

Le reste de ce document est organisé comme suit : la deuxième section décrit brièvement l’environnement institutionnel dans la région Amo , ce à travers une perspective internationale et intra-régionale .La troisième section examine certains des plus récents articles abordant les détertminants de la croissance dans la région AMO. Notre stratégie empirique est exposée dans la quatrième section ainsi qu’une description des variables utilisées.La cinquième section présente les résultats ainsi qu’une discussion de ces derniers , et met en évidence les principales limites de nos estimations. La dernière section conclut .

 

* Tableau des matières

I.Introduction

II.La qualité des institutions dans les pays AMO : un apperçu général

1.Les institutions comme source fondamentale de la croissance

2.Pays AMO et institutions : la réalité des chiffres

III.Revue des articles récents traitant la croissance dans la région AMO

IV.Stratégie empirique et variables utilisées

1.L’approche en coupe transversale

1.1) Du modèle théorique de Solow à l’équation d’équilibre stationnaire du PIB par tête

1.2) L’équation de convergence

1.3) L’équation éstimée

2.L’approche en panel

2.1) De l’équation de convergence au modèle dynamique en données de panel

2.2) L’équation éstimée

2.3) La stratégie d’éstimation et les estimateurs GMM

V.Les principaux résultats , discussion de ces derniers et de la stratégie d’éstimation en données de panel

1.Les résultats

1.1) L’approche en coupe transversale

1.2) L’approche en panel

  1. Discussion des principaux résultats

2.1) Comprendre nos résultats clés

2.2) Les implications pour les pays AMO

VI.Conclusion

Bibliographie

Annexe 1 : Variables utilisées dans les régressions en coupe transversale (1995-2010)

Annexe 2 : Variables utilisées dans les régressions en données panel (1995-2013)

Annexe 5 : Régressions supplémentaires

 

 

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