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Publications
Sociétiés Conquérantes et Sociétés Composites à Travers l’Histoire: L’example du Liban
Jean-Michel Mouton - Jacques Paviot
04.09.2014

* Introduction

Les contributions que l’on va lire sont le fruit d’un colloque tenu les 4 et 5 Octobre 2014 au Centre International des Sciences de l’Homme de Byblos.Cette rencontre visait en premier lieu à rappeler les liens anciens et profonds qui unissaient la France et le Liban , liens qui nous placent bien dans la perspective d’un dialogue entre les civilisations.Nous partageons aujourd’hui une langue , la langue française , mais aussi un système politique , celui de la démocratie.Nombreux sont les intellectuels ou les artistes libanais – musiciens , poètes , ecrivains , philosophes , historiens – capables de faire un pont entre nos deux civilisations , d’enrichir de leurs regards notre culture .

Rappelons-le.Depuis l’Antiquité , certaines régions ont été des zones de contact , où s’est produit un dialogue entre les civilisations , les religions , les cultures et où se sont développées des valeurs humanistes , vecteurs de démocratie et principes de la vie publique.Le Liban est une de ces régions.Le Centre International des Sciences humaines de Byblos était l’institution toute désignée pour accueillir un colloque international destiné à étudier ces thèmes à travers l’Histoire et , comme cas exemplaire , l’histoire propre du Liban.

En effet , le Liban n’a cessé d’accueillir et d’intégrer sur son sol des peuples venant de tous les horizons – Phéniciens , Égyptiens , Grecs , Romains , Arabes , Croisés , Turcs et Français .Le plus souvent , ces nouveaux conquérants se sont imposés par la force et leur domination politique de l’éspace libanais s’est accompagnée de la mise en place d’un nouvel ordre social et parfois aussi d’une nouvelle culture.Le Liban d’aujourd’hui , creuset de civilisations et de religions , est le fruit de cette histoire s’inscrivant dans la longue durée et la ville de Gbayl , l’antique Byblos et la Gibelet des croisés , offre le témoignage exceptionnel d’un patrimoine aux influences multiples.

L’objectif premier de ce colloque a été de comprendre comment ces nouveaux peuples , incarnant des religions et des cultures différentes , ont d’abord été perçus par les populations en place , puis on été acceptés ou rejetés par ces sociétés ancestrales établies sur le sol libanais , comment ils ont essayé ou sont parvenu à imposer leur modèle de civilisation et enfin à quelles valeurs humanistes ils ont donné naissance.

Pour comprendre ces phénomènes , il s’est agi d’analyser les formes de l’échange et du dialogue à différents niveaux et dans différents domaines.Nous les avons résumer en quatre approches : le dialogue dans les influences idéologiques , économiques et institutionnelles ; le dialogue dans les formes ; le dialogue entre les cultures ; le dialogue entre les religions .

Le but principal de cette manifestation a été de dégager les facteurs qui ont conduit à une lente intégration des us et coutumes de la société conquérante par les sociétés conquises depuis la phase violente de la prise de contrôle du pouvoir et de l’occupation du territoire jusqu’à la cohabitation ou la fusion de ces deux sociétés.Le passage d’une phase violente et de rupture où deux civilisations ou cultures s’affrontent à une phase apaisée où la cohabitation entre conquérant et conquis constitue le coeur de la problématique de ces journées.C’est tout le processus qui aboutit à la formation d’une nouvelle société pcifiée et intégrée qu’il s’est agi de mettre en évidence.Sa compréhension est en effet essentielle pour les sociétés du monde contemporain : une approche historique , mais aussi anthropologique , sociologique , linguistique , à l’échèlle d;un pays , le Liban , et sous des aspects mulyiformes , est ici proposée à travers laquelle nous nous sommes efforcés de dégager les phases et les constantes conduisant à une société en paix.

L’organisation de ce colloque et la publication de ces actes n’auraient pu avoir lieu sans le soutien constant et les encouragements permanents d’Adonis al-Akra , directeur du Centre International des Sciences de l’Homme de Byblos.Nous tenions ici à lui exprimer toute notre gratitude et à lui faire part de notre profonde reconnaissance .Nos remerciements s’adressent également à toute l’équipe du Centre qui a oeuvré à la réussite de cette manifestation.

 

* Tableau des matières

- Introduction

- Monnaies et pratiques monetaires sous les fatimides : a propos du témoignage d’AL-MUQADDASI _ ABDELHAMID FENINA

-L’emir , le soufi et le lettre : trois témoignages musulmans sur la société franque du XXe siècle _ JEAN-MICHEL MOUTON , JANINE SOURDEL-THOMINE

-Discours croisés et peregrins sur les chrétiens maronites (XIIe-XIVe siècles) : Enjeux ecclesiologiques et politiques _ CAMILLE ROUXPETEL

-Lieux de culte chrétiens et musulmans : De la cathédrale Saint-Jean des croisés à La Mosquée AL UMARI Beyrouth _ CLÉMENT MOUSSÉ

-La région libanaise et son intégration dans les ensembles économiques au moyen âge _ JACQUES PAVIOT

- Esquisse sur l’évolution du type monétaire islamique : un message éminement politique et religieux _ HASSAN AL-AKRA

-Le Liban oriental et la démocratie occidentale _ LILIANE ZEIDAN KHOURY

-Nouvelle lecture du château de GBAYL / GIBELET _ ANIS CHAAYA

-Mourir a la Grecque ? monuments et représentations funéraires en Phenicie aux époques perse et hellenistique _ BILAL ANNAN

-Breteches , Machicoulis et Hourds : la déffense sommitale en terre Sainte au XIIIe , des influences croisées _JEAN-OLIVIER GUILHOT

الجنويّون و استقرارهم في جبيل في الحقبة الصليبيّة _ جولييت الراسي

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